L'Europe n'est pas un peuple.
L'Europe n'est pas une unité socio-économique
fermée et immobile…
L'Europe ne doit pas devenir une forteresse à
l'intérieur de ses propres frontières.
humanistes considèrent l'Europe comme
l'héritière des apports des nombreux peuples et cultures
qui ont évolué sur son territoire. Grâce aux
métissages et interactions l'esprit humain a pu avancer et
s'amplifier.
histoire est une succession d'invasions, de guerres, de moments
d'obscurantisme, mais aussi de développement humain et social
très important.
L'Europe envahie et conquise, a envahi et conquis à son tour.
Même quand elle prétendait soumettre les peuples qu'elle
colonisait, elle finit par apprendre d'eux.
l'Europe a connu la douleur et la souffrance, elle a également
préservé des trésors de la connaissance qu'elle a
su étendre et projeter vers le firmament, contribuant fortement
à l'évolution de l'être humain, de la science,
de l'art…
chutes et rechutes, suivies de reconstructions, nous ont appris à
nous donner la main et à la tendre aux autres.
Regardons les choses en face : nous avons progressé lorsque nous
avons regardé l'autre non pas comme un ennemi mais comme un
frère.
Aujourd'hui, à l'aube d'un monde nouveau, les peuples de
l'Europe convergent. Leur "Oui" sous-jacent
prépare l'Europe à effectuer un saut historique. A ce
Oui s'oppose le Non des
intérêts mesquins obscurcissant le futur.
Le
Oui parie sur une Europe naissante, sur un futur
ouvert et différent, sur ce qui est nouveau et qui enrichit.
Le
Non des intérêts mesquins veut à
nouveau réduire la diversité, rétrécissant
notre espace commun à un espace fermé où le
matérialisme stupide et cruel retient l'envol de l'esprit
humain.
que le Non parie sur un pouvoir hégémonique
aux mains de quelques-uns, le Oui parie sur la
mosaïque des peuples et des cultures, sur la Nation Humaine
Universelle en train de se frayer un chemin.
Aujourd'hui, comme à d'autres époques, des personnes
et des peuples arrivent en Europe des quatre coins du monde, vivent
ensemble et aspirent à un futur commun.
A cette croisée des chemins, l'Europe sera-t-elle capable de
faire surgir le meilleur d'elle-même ? Sera-t-elle capable une
fois de plus d'apprendre, d'unir des volontés et des efforts
pour produire un nouveau saut dans son histoire ?
Les humanistes veulent une Europe ample et diverse, une Europe
ouverte, sans frontières, une Europe qui s'enrichit et enrichit
le savoir humain, une Europe qui lutte en faveur du futur, ouvrant les
portes de l'avenir à tous, une Europe qui va de l'Atlantique
à la mer Caspienne.
Demandons-nous aujourd'hui :
Qui sommes-nous ?
Qu'est-ce que l'Europe ?
Nous ne sommes pas un produit de marketing.
Nous ne sommes pas une force froide et calculatrice assoiffée de
pouvoir.
Nous ne sommes pas une machine parfaite.
Nous ne sommes pas la culture dominante.
Nous ne sommes pas des guerriers barbares, pilleurs de trésors et
de terres.
Nous sommes des peuples qui, écœurés par les guerres
fratricides, avons décidé de marcher ensemble.
Nous sommes des peuples qui nous aventurons pour connaître et
parcourir d'autres cultures.
L'histoire nous a montré qu'il est préférable
de tendre la main plutôt que de croiser le fer et que dialoguer est
meilleur que dominer.
Nous sommes les héritiers de cultures millénaires.
Nous sommes le passé mais aussi le futur.
Nous sommes cette impulsion humaniste dont les racines sont
profondément ancrées dans le passé et qui lutte
à nouveau, pour s'exprimer dans le monde.
Aujourd'hui, face aux deux chemins qui s'ouvrent
à nous, nous exprimons notre aspiration et notre engagement à
aller vers la Nation Humaine Universelle
naissante.
Nous rejetons toutes formes de violences, physique,
économique, raciale, religieuse, sexuelle, morale ou psychologique.
Nous rejetons toute forme culturelle qui vide l'être humain de
son essence et le convertit en simple objet.
Nous nous rebellons face à la tyrannie de ce système
déshumanisant qui glorifie la fantasmagorie triomphale de
quelques-uns et plonge des centaines de millions de personnes dans la
misère sociale, morale et spirituelle.
Nous revendiquons la nécessité de lutter pour un futur juste
et non-violent, non seulement pour nous mais aussi pour toutes les
populations qui habitent ou rejoignent l'Europe.
Nous reconnaissons l'échec d'une civilisation fondée
sur la violence et nous construisons une nouvelle civilisation basée
sur le principe éthique suivant : lorsque tu traites les autres
comme tu veux qu'ils te traitent, tu te libères.
Nous aspirons à ce que les habitants de l'Europe agissent en
faveur du bien-être des autres peuples.
Nous sommes conscients des difficultés du moment actuel dans lequel
de grandes forces et intérêts s'entrechoquent pour donner
direction aux événements.
La concentration du pouvoir financier, militaire et industriel avance en
imposant un modèle basé sur une vision égocentrique de
l'être humain. Ceci implique inévitablement la violence et
la négation de la diversité et sert les intérêts
de la minorité dominante. Cette vision néo-libérale
sert uniquement des intérêts immédiats et de plus nie
l'histoire et l'avenir de l'Europe. Cette position
étriquée et anti-historique est une erreur que l'Europe
peut et doit éviter. Elle est illégitime ! Elle nous est
pourtant présentée comme une défense face à
l'ambition impérialiste des Etats-Unis dont l'aveuglement
néo-libéral et la brutalité stratégique se
retourneront contre eux.
Au
contraire, l'Europe doit s'appuyer sur la richesse de son histoire
et s'ouvrir au futur. Elle peut aujourd'hui prendre une part active
dans la construction de la Nation Humaine Universelle.
La
force dont elle a besoin ne viendra pas d'une plus grande concentration
du pouvoir, mais au contraire de sa décentralisation,
jusqu'à la base sociale.
Elle
viendra du respect des minorités et de l'application des droits
de l'homme et non de l'exclusion et de la discrimination
d'êtres humains à cause de leur origine, leur religion,
leurs orientations sexuelles, leur état de santé, leurs
conditions économiques, etc…
La
force viendra de l'ouverture et de la coopération avec tous les
peuples et non de l'assistanat hypocrite et de la fausse
solidarité avec les défavorisés.
Cette
Europe qui est capable de se projeter vers une Union amplifiée
à 25 pays, est aussi capable de s'ouvrir au futur sans
être guidée par des intérêts de
rentabilité immédiate. Cette Europe a besoin
d'évoluer pour s'humaniser et humaniser le monde.
Nous nous engageons aujourd'hui, vous, moi, nous tous,
à exprimer et à transmettre ces idées aux autres. Ces
idées, ces mots, sont aussi un sentiment. Un sentiment qui vient du
plus profond de l'être humain. Une sensibilité qui exprime
avec force et de façon catégorique :
Oui à l'Europe des cultures, à l'Europe
de la diversité, à l'Europe solidaire.
Oui à une Europe de la paix et de la non-violence.
http://www.HumanistEurope.org/