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Le contexte mondial : globalisation ou régionalisation
Giorgio Schultze, Secrétaire général de la Régionale Humaniste Européenne, Prague, novembre 2003
Dans l'introduction de cette
réunion on affirme : « La Régionale Humaniste Européenne
a pour objectif d'humaniser l'Europe. » Ceci signifie : «
une lutte non-violente pour la construction d'une Europe des droits de
l'homme, à même de propulser ces droits et de garantir la
démocratie et la liberté à tous ses habitants. »
Mais comment peut-on parvenir à un tel résultat dans un contexte
mondial de globalisation « impérialiste » ? Au sein duquel
la résolution des conflits, à tous les niveaux, ne prend qu'une
seule forme, la violence : les guerres, l'exploitation de masse, la marginalisation,
d'autres formes d'esclavages et de discrimination (raciale, religieuse,
économique, sexuelle, etc.) ?
Et, surtout, au sein duquel la présentation des événements
et de leur résolution est introduite par cette unique phrase : «
il n'y a pas d'autres possibilités ».
On a là, parmi ces formes de violence, l'une des plus subtiles.
Le fait de tenter de retirer à l'être humain, parmi tous
ses droits, le « droit de choisir », d'exercer sur des couches
de plus en plus importantes de l'humanité une pression psychologique
constante, de diaboliser tout ce qui est différent, d'enfermer
les consciences dans la peur du présent pour lui voler son avenir, devra
être jugé comme étant « un crime contre l'humanité
».
La première question à laquelle on se trouve confronté,
dans un tel paysage historique, est la suivante : s'agit-il de la construction
de l' « empire global », qui va nous laisser sans possibilité
de choisir, et face auquel on ne peut que répondre par une soumission
sans équivoque ?
Le contexte international
: le but impérialiste
Les EU sont devenus une super puissance
militaire. Sans le contre-poids de l'ancienne URSS, les EU ont la voie
libre et ne cessent de progresser dans une marche erratique qui laisse dans
son sillage un nombre sans cesse croissant de sinistres.
Ils s'efforcent de devenir un empire alors même qu'on n'a
pas pu observer à ce jour qu'ils en réunissaient les conditions.
Ils s'appuient sur la puissance militaire, mais l'histoire a montré
que ce n'était pas suffisant pour constituer un empire. (Il reste
encore à démontrer que les EU possèdent une armée
de terre capable de contrôler toute la zone impériale.)
Un autre élément nécessaire est la maîtrise économique.
C'est ce à quoi ils s'efforcent avec leur globalisation,
mais la situation a beaucoup changé ces dernières années.
Les EU sont passés du statut de producteur de biens à celui de
consommateurs, qui plus est fortement dépendants . Le déficit
commercial des EU est impressionnant . C'est un pays qui est pratiquement
en faillite, qui survit grâce aux crédits mondiaux et qui perd
de la force sur le plan économique . L'échec du néo-libéralisme
en tant qu'option économique capable de faire plus qu'enrichir,
un petit nombre de personnes, est devenu flagrant.
Mais, outre
les aspects militaires et économiques, lesquels ne semblent pas avoir
été convenablement renforcés, les empires devaient compter
sur d'autres éléments. Il était nécessaire
d'avoir une certaine aptitude à intégrer et respecter les
cultures d'origine des peuples qui étaient incorporés à
la domination de l'empire. Non seulement ce n'est pas le cas, mais
les EU essayent de faire le contraire, en imposant leur propre culture au détriment
des cultures d'origine. Les EU d'aujourd'hui n'ont plus
rien à voir avec l'image qu'ils souhaitaient donner dans
les années 50 et 60 d'un pays de la tolérance, de la liberté,
etc. Aujourd'hui, les EU sont devenus extrémistes et adoptent un
comportement intolérant et agressif.
Il est également nécessaire de tenir compte du degré de
possibilité, ou d' « ouverture », du peuple soumis
à accepter les EU en tant que figure impérialiste. C'est
là ce qui leur échappe, de sorte qu'ils vivent actuellement
un revers notable. Les doutes concernant l'aptitude des EU à être
un bon manager de ce « nouvel ordre mondial » ne cessent de croître
au sein des gouvernements de presque tous les pays du monde. Pour ce qui concerne
l'état d'esprit de la population, le rejet est beaucoup plus
important et cela ne va pas en s'arrangeant. Ces dernières opinions
ont généralement été exprimées, à
différents degrés selon les régions et les pays, et pas
uniquement dans le monde arabe.
Dans un tel contexte, les pressions exercées par les EU sur l'Europe
sont évidentes et vont en s'augmentant sur au moins deux points
: d'une part, pour que l'Europe se situe finalement en « résonance
» avec le gouvernement d'Amérique du Nord, et d'autre
part, en fomentant la désunion au sein de l'UE.
Poursuivons avec le contexte international. Il y a la Russie ; en réorganisant
son départ de l'ère soviétique, elle s'est
clairement appuyé d'un point de vue économique sur les postulats
des EU, mais en ce qui concerne la politique sociale et internationale, elle
semble vouloir retrouver sa propre marge d'action, même si elle
n'entre pas directement en conflit avec l'Amérique du Nord.
Puis, il y a la Chine, l'Inde et la zone asiatique, qui luttent davantage
d'un point de vue économique que politico-militaire et qui ont
trouvé certains points d'accord avec les EU en raison du fait que
les Américains sont énormément intéressés
par ces très gros marchés. Le monde arabe est soumis à
d'importants bouleversements, favorisés par son côté
fondamentaliste qui est activé par la politique belligérante des
EU, qui essayent d'avoir accès à son pétrole à
tout prix . L'Afrique et l'Amérique Latine se dirigent plus
lentement vers l'intégration, alors même que leurs processus
régionaux pourraient s'accélérer, en particulier
pour ce qui concerne les Latinos-Américains. Dans les deux cas, ces continents
du centre-sud sont plus les piliers de la politique extérieure des grandes
puissances que des protagonistes au niveau international.
Tout cela nous laisse penser et croire que nous sommes en présence d'un
processus de « régionalisation » et que l'ouverture
des marchés et des formes de communications et d'interconnections
ne se traduit pas par la formation d'un « empire global »,
qui serait sous le contrôle d'un seul pays (les EU) et n'aurait
qu'un modèle économico politico culturel. La direction que
les événements pourraient prendre, le « choc culturel »,
les différentes visions du monde, peuvent être la condition d'un
processus, oui, de « mondialisation », mais dans le sens du respect
et de la reconnaissance de la diversité.
Dans ce contexte, la définition d'une zone « régionale
européenne » peut dès à présent mettre à
mal le plan établi à la bourse de New York ou dans les sous-sol
du Pentagone : une Europe humaniste qui œuvre pour la configuration de
la « nation européenne », étape précédant
la « nation humaine universelle ». C'est là notre défi.
C'est « le défi » de cette ère dans laquelle
nous vivons.
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