Lettre ouverte au Président Morales

actualité du 14/05/2006

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Lettre de soutien remise au Président Morales (pdf)

Dimanche 14, Evo Morales était sur Paris, il a donné une conférence à la mairie du XIe. Une délégation du Parti humaniste est venue le soutenir.

Il y avait beaucoup de gens devant la mairie, plusieurs centaines, de divers pays et organisations d'Amérique latine (et un peu d'ailleurs). C'était très coloré, animé avec danses, musiques et chants traditionnels. A l'intérieur, il y avait environ 300 sièges tous occupés, avec même des gens debout. De nombreuses places étaient réservées pour les ambassades de Bolivie, Venezuela et Cuba ou quelque personnalités politiques : J.P. Chevènement, J.L. Mélenchon, L. Fabius, G. Flosse. À la tribune, D. Mitterrand et G. Sarre l'accueillaient. Dans son discours, Evo a donné beaucoup d'explications sur son pays et ses actions. C'était très touchant car simple, humble, direct et avec des anecdotes tirées de sa vie, de son parcours.

« Ce qui m'a amené jusqu'ici, c'est l'honnêteté »

En seulement 100 jours, car élu en avril dernier, ses principales actions se sont concentrées sur la santé (50% de mortalité avant l'âge d'un an), l'éducation (depuis l'alphabétisation, ses propres parents ne savaient ni lire ni écrire), les médias alternatifs, des papiers pour tous (plus d'un 1.200.000 aborigènes, sur 9 millions d'habitants, n'avaient pas d'existence légale, ni civique), nationalisations des ressources, baisse du train de vie du gouvernement (excepté le judiciaire qui refuse), organisation d'un referendum pour les autonomies régionales, d'une assemblée constituante, etc.. Il rencontre des difficultés liées à la bureaucratie, aux règles légales, à l'opposition libérale, aux problèmes de la culture de coca, aux problèmes de chômage concernant les paysans ou les universitaires qui s'expatrient, etc..

Nationalisations

En fait, Evo Morales a décidé de nationaliser les ressources naturelles (entreprises de l'énergie, eau…) afin d'assurer une meilleure redistribution des bénéfices. Le 1er mai dernier, il avait annoncé la nationalisation du secteur des hydrocarbures et donné 180 jours aux compagnies étrangères pour revoir les conditions de commercialisation du gaz. Ce qui a beaucoup fait parler les milieux d'affaires et les medias. En fait de "rassurer le marcher" lors de sa rencontre avec J. Chirac la veille à Vienne, il a déclaré que ces compagnies auront "le droit de récupérer leurs investissements", mais qu'"il n'y a aucune raison d'envisager des indemnisations". Donc pas de revirement, ni de reniement. Une politique active au service du pays. Il a rappelé ses bons rapports avec Chavez, l'importance de l'ALBA et de l'intégration latino-américaine.

Pacha Mama

Toute la présentation d'Evo Morales était humaniste, faisant plusieurs fois référence à l'importance d'agir pour le bien de l'humanité et dans le respect de notre Terre mère (Pacha Mama). A sa sortie, après des interviews, il est allé saluer les gens dehors qui l'avaient attendu 5-6h. C'était très touchant de nouveau, un beau contact. Il a parlé un peu pour eux, quelques mots, permettant au plus grand nombre de le saluer. Il y avait pas mal de police mais ils étaient cool et contents de ces manifestations pacifiques. Lui n'avait pas, je crois, de garde du corps.

Un autre monde est en marche

Cette rencontre m'a donné beaucoup d'espoir pour l'avenir. C'est comme un rêve de voir ce genre de personnes accéder à un véritable poste de pouvoir. On sent que lorsqu'il parle, son peuple, ses camarades de lutte sont présents. Avec Evo Morales, comme avec Tomas Hirsch, on sent les vents nouveaux de l'Amérique du Sud souffler sur nos vieilles branches, et c'est raffaichissant.

Jean, Parti humaniste