Le "collectif" mort-né

actualité du 30/06/2006

La prise de position au format pdf

Le Parti humaniste adhère à toute initiative en faveur d'une candidature unique qui s'oppose à la dictature du néolibéralisme. C'est dans ce sens qu'il participait depuis 6 mois au collectif du 29 mai.

Il nous semblait que toutes les forces de gauche ayant appuyé le "non au référendum", avaient entendu la nécessité réelle de s'unir dans la diversité afin de sortir d'un système unique et fermé se précipitant vers l'entropie, et par là-même vers sa propre décomposition.

Or, lors de la réunion du 24 mai du collectif du 19e arrondissement, nous avons été surpris d'entendre Jean-François Gau, membre du bureau national du PCF ainsi que divers membres du PRS déclarer qu'ils ne voulaient pas que le nom de leur parti apparaisse à côté de celui du Parti humaniste ! Apparemment, ces personnes n'ont toujours pas assimilé le fait qu'un parti puisse sortir de la société civile et non pas de leurs rangs ou de ceux d'un syndicat. Apparemment, ces personnes ont quelques relents totalitaires et préfèrent écraser ce qui n'est pas comme eux d'un coup de botte plutôt que de s'attarder pour voir s'il ne s'y nicherait pas quelque chose d'intéressant.

Bien sûr, on pourrait s'attendre à une attitude plus modeste du PRS car à l'époque où son chef de file était 1er ministre, il n'y eut pas moins de 3,5 milliards de francs de privatisations… Alors, se poser à présent en donneur de leçon de démocratie et d'antilibéralisme est assez comique. Le PCF n'est malheureusement pas une référence non plus, lui qui a trahi les travailleurs en participant au saccage libéral des années 80 en échange de quelques postes de maires, de députés ou de quelques ministères, lui qui n'ose même plus prononcer le nom de "Cuba", pour afficher une image présentable.

Le Parti humaniste n'aurait aucun problème avec un parti communiste vraiment communiste et un parti socialiste vraiment socialiste. Mais il semble que les coupoles qui les dirigent aient perdu leur feu depuis longtemps et soient bien plus préoccupées par leurs résultats aux prochaines élections que par le peuple. Étant donné qu'elles sont sourdes, nous nous adressons aux simples militants, qu'ils soient avec ou sans étiquette.

Le comportement discriminatoire à l'égard du Parti humaniste est pour nous un signal clair que le Collectif pour des candidatures unitaires est mort avant d'être né. Mais si cette tentative est pour nous un échec, c'est aussi une bonne opportunité pour réfléchir aux comportements qu'il est nécessaire de changer afin de fonder une alliance autour d'un véritable projet d'avenir et non pour un simple accord électoral entre coupoles.

L'alliance dont nous avons besoin ne peut se fonder que dans le respect et la valorisation de la diversité. Les coupoles des anciens partis ont du mal à s'ouvrir et ont tendance à vouloir tout uniformiser. C'est exactement l'inverse de ce dont nous avons besoin. Le système unique et fermé actuel a besoin de s'ouvrir pour ne pas exploser. Mais vers quoi peut-il s'ouvrir s'il est unique ? Vers l'intérieur, vers sa propre diversité. Il y a une grande diversité de personnes et d'organisations qui veulent profondément un changement. Ces forces du changement sont composées de personnes de cultures, d'âges et de milieux différents. C'est dans cette immense réserve de diversités que se trouve l'issue du chemin sur lequel nous sommes et qui paraît être une impasse. Et plus il y a de diversité, plus il y a de possibilités de changement. N'en déplaise à ceux qui aiment le pouvoir, il faut s'ouvrir de l'unique au multiple. Là est la véritable alternative.

L'alliance dont nous avons besoin ne peut pas être le résultat d'un calcul électoral. On voit bien dans le collectif actuel que l'accord ne se fera pas avec les militants et à la base mais entre coupoles afin d'attirer un maximum de voix pour le PCF qui les vendra ensuite au PS afin de garder quelques mairies, quelques députés et pourquoi pas avoir encore un ministre dans un futur gouvernement social-libéral.

L'alliance dont nous avons besoin doit avant tout avoir un projet de société avec des points forts : une démocratie réelle qui ouvre tous les espaces de participation et de décision à la population, aux jeunes en particuliers ; une économie où le travail reprenne le pas sur le capital ; l'assurance pour chacun d'avoir de quoi vivre, avec ou sans travail, d'avoir gratuitement une éducation et une santé de qualité, de percevoir une retraite correcte quelle que soit son origine. Chacun devrait avant tout faire avancer ce projet de société plutôt que de se préoccuper s'il sera en tête lors des prochaine élections.

Nous sommes optimistes, nous voyons qu'en France la jeunesse est éveillée. Nous avons vu la détermination inébranlable des jeunes et la puissance extraordinaire des mobilisations. Face aux problèmes qui minent le système, il nous faut résolument passer à une autre étape. C'est probablement par la pression d'un mouvement social jeune sur les anciennes forces progressistes, qui en d'autres temps ont fait de formidables apports à la société humaine, que se réalisera la convergence en un mouvement social révolutionnaire de la diversité des forces sociales progressistes.

En ce sens, nous invitons toutes les personnes motivées et désireuses de partager ce projet révolutionnaire à le porter pour une autre politique.

Parti Humaniste
Bien plus qu'un parti