La Démocratie
contribution française au Livre orange européen
Les
institutions en France sont régies par la constitution de 1958 qui
accepte les droits de l'homme dans son préambule. Cette constitution
donne de très grands pouvoirs au président de la République
et au premier ministre. C'est un régime présidentiel qui favorise
le parti du président ou du premier ministre et nie l'expression de
toutes les autres tendances.
1– Les différents pouvoirs
A. Le pouvoir exécutif
1) Le président de la République ;
2) Le gouvernement (ministères et secrétariats d'état),
nommé par le président de la République ;
3) Les conseils régionaux et généraux ;
4) Les conseils municipaux.
Proposition : Élection simultanée du président
de la République et de son gouvernement.
B. Le pouvoir législatif
1) L'Assemblée nationale,
2) Le Sénat,
3) Le Conseil constitutionnel (dont les membres sont désignés).
C. Le pouvoir juridique
Il est là pour
faire appliquer les lois. Ce pouvoir échappe totalement au contrôle
direct du peuple car les magistrats ne sont ni élus, ni évalués
par la population.
D. Les interactions entre les différents pouvoirs
D'après la loi,
il existe une indépendance totale du pouvoir juridique. Cependant,
les juges sont nommés et leur carrière dépend de leur
ministère de tutelle. Donc il existe de fait un contrôle tacite
du pouvoir exécutif sur le judiciaire. De plus, au travers de la Haute
Cour de justice, les députés ont créé un outil
juridique "sur mesure" pour se soustraire au contrôle du pouvoir
juridique.
Propositions :
Tout élu devrait
être jugé comme n'importe quel citoyen.
Les juges doivent être élus au même titre que les
députés, conseillers généraux…
Élection au suffrage universel du ministre de la justice.
2– Le fonctionnement électoral
A. Les modes de scrutin
1) Les conditions de participation
Pour
toutes les élections, les candidats doivent jouir de leurs droits civiques
et être inscrits sur les listes électorales.
À l'exception des élections européennes
(où tous les ressortissants des pays membres peuvent se présenter),
les candidats doivent être de nationalité française.
Tous les matériels de propagande sont à
la charge des candidats.
L'acheminent des bulletins de vote et des professions
aux électeurs est assuré par l'Etat pour tous les scrutins.
Il faut avoir 23 ans pour être candidat aux élections législatives
et européennes, 35 ans pour les présidentielles et 18 ans pour
les autres élections au suffrage direct.
2) Les scrutins
Les sénateurs sont élus (pour 9
ans et renouvelables par tiers) au suffrage indirect par un collège
composé de députés, conseillers régionaux, conseillers
généraux, conseillers territoriaux et de délégués
des conseils municipaux.
Tous les autres scrutins s'effectuent au suffrage direct.
Pour les scrutins de liste, seules les listes ayant
obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés ont des élus.
Les conseillers régionaux sont élus tous
les 6 ans à la proportionnelle à un tour avec des listes départementales.
Les conseillers généraux (mandat de 6 ans), comme les députés
(mandat de 5 ans), sont élus au scrutin majoritaire à deux tours ;
seuls ceux qui ont recueilli 10 % des inscrits peuvent se présenter
au deuxième tour. Les conseillers municipaux sont élus au scrutin
de liste à deux tours (seules les listes ayant 10 % des inscrits peuvent
se présenter au deuxième tour) tous les six ans, la liste ayant
réalisé le plus grand score obtient 50 % des sièges,
les autres sièges étant répartis entre toutes les listes
présentes en fonction des voix obtenues.
Le
président de la République est élu pour 6 ans, au suffrage
universel à deux tours ; peuvent se présenter au deuxième
tour les deux candidats arrivés en tête du premier tour.
Pour les élections européennes, une caution
de 100 000 F est demandée à chaque liste. Lors de l'élection
présidentielle, chaque candidat doit déposer une caution de
10 000 F et faire valider sa candidature par 500 élus. Les cautions
ne sont remboursées que lorsque la liste ou le candidat obtient au
moins 5 % des voix.
Propositions :
Quel que soit le type
de scrutin, l'âge légal pour se présenter doit être
ramené à celui de la majorité légal, soit 18 ans.
Toute personne résidant
de façon permanente en France, sans critère de nationalité,
doit pouvoir se présenter à tout type de scrutin.
Suppression de la barre
des 5 % et de la prime octroyée à la liste la mieux placée
afin de favoriser une meilleure représentativité.
Élection de tous les représentants au suffrage direct et proportionnelle intégrale
dans tous les scrutins.
Suppression de toutes les cautions et conditions pour se présenter à
tout type de scrutin.
B. Les partis politiques
1) Le financement
Avant l'élection :
La
législation française ne parle de financement que pendant les
périodes électorales. Le principe est toujours le même :
appel à la générosité et aux soutiens financiers
de personnes physiques ou morales (les personnes morales ne peuvent être
que les représentants de partis ou groupement politiques). Pour toute
élection, le candidat doit avoir recours à une association de
financement électoral ou à un mandataire financier et ne peut
recevoir de don personnellement. Le don ou soutien ne peut être supérieur
à 30 000 F par an et par personne.
Les dons en espèces ne peuvent être supérieurs
à 20% du plafond de dépense autorisé, celui-ci étant
défini pour chaque élection et révisable tous les 3 ans
(pour exemple, le plafond de dépense autorisée pour les élections
législatives est de 250 000 F par candidat, majoré de 1 F par
habitant de la circonscription). Pour contrôler le bon déroulement
de la campagne, une commission de transparence financière est créée
pour chaque élection.
Après l'élection :
Le
financement des partis politiques est assez peu différent suivant le
type de scrutin et suivant les résultats obtenus. Il se classe en trois
types :
1– Résultat aux élections
en termes de pourcentage de voix,
2– Résultat aux élections en termes d'élus,
3– Résultat aux élections en termes de nombre de voix exprimées
pour chaque candidat.
Le
premier est alloué au candidat ayant recueilli au moins 5 % des suffrages.
La somme remboursée est au maximum égale à la moitié
du plafond de dépense autorisé.
Le deuxième est alloué au groupement
ou parti politique remplissant la condition ci-dessus proportionnellement
au nombre de ses membres au Parlement.
Pour certaines élections, une aide forfaitaire de 2 000 000 F est allouée
au groupement ou parti politique ne remplissant pas les conditions ci-dessus,
à condition qu'il ait obtenu au cours de sa campagne des dons d'au
moins 10 000 personnes physiques dont 500 élus, d'une somme supérieure
à 1 000 000 F sur au moins 30 départements.
Le troisième concerne les élections législatives
où une somme forfaitaire est allouée par voix exprimée
en faveur de chaque candidat d'un parti ou groupement politique. Cette somme
est allouée pendant les cinq années qui suivent ce type de scrutin,
à la condition que le parti ou groupement politique ait présenté
un candidat dans au moins 75 circonscriptions.
Les sommes issues de ces remboursements ne sont pas soumises au contrôle
de la Cour des comptes et les contrôles relatifs aux associations, aux
uvres et aux entreprises privées subventionnées ne leurs
sont pas applicables.
Propositions :
L'état
doit allouer la même somme à toutes les personnes se présentant
à tout type de scrutin et prendre en charge tous les frais affairant
à l'élection. De plus il doit y avoir interdiction de dépasser
cette somme pour tous les candidats.
Suppression du financement public des partis politiques.
C. Les programmes
Les
programmes électoraux sont une pratique historique, mais ils ne sont
en aucune façon obligatoire. De ce fait ils n'engagent en rien les
candidats qui peuvent impunément trahir leurs promesses sans risquer
d'autres sanctions que leur non-réélection au scrutin suivant.
Propositions :
Tous les candidats doivent
se présenter sur la base d'un programme minimal explicite et évaluable.
Loi de responsabilité
politique permettant de destituer les élus trahissant leur programme,
pondérée par la présomption de bonne foi.
D- L'accès aux médias
1) La notoriété
Les
grandes formations ont un accès aux médias (de par leurs représentants
qui ont des fonctions ministérielles ou simplement d'élus) qui
n'est pas régie par la loi.
2) Le contrôle des médias
Pour les élections européennes et
les législatives (si présentation de 75 candidats au moins),
les partis qui n'ont pas de représentants élus se partagent
quelques minutes sur les deux chaînes de télévision nationale
et une radio nationale, tandis que les partis déjà représentés
se partagent plusieurs heures. C'est la Commission supérieure de l'audiovisuel
qui supervise ces accès aux médias.
Dans
le cas de l'élection présidentielle, chaque candidat dispose
du même temps de parole dans les médias, la durée de temps
accordée étant répartie en fonction du nombre de candidats.
Propositions :
Tous les candidats
doivent avoir le même temps de parole dans les médias en prenant
en compte toutes les apparitions dans les médias (privés ou
publiques) et cela quel que soit le type d'élections.
Pour toutes les autres élections, il n'y a aucune réglementation.
E- La représentativité
1) Notion de carrière politique
Force est de constater que quelle que soit leur appartenance
politique, les représentants des principaux partis sont issus de la
même formation (ENA, Polytechnique, Sciences politiques). Ces personnes
sont très éloignées de la réalité, des
préoccupations et des nécessités des citoyens. Elles
se considèrent comme l'élite qui a seule la capacité
de prendre les décisions importantes.
Propositions :
Il faut intégrer
aux programmes scolaires dès le collège la préparation
de tous les élèves à être élus une fois
adultes.
Impossibilité de se représenter à une fonction élective
après
un mandat afin de favoriser une meilleure représentativité de
toutes les composantes de la société.
2) Le cumul des mandats
Les mandats non cumulables sont :
parlementaire au niveau national et européen,
ministre et parlementaire,
député et sénateur.
Une personne peut donc cumuler trois mandats électoraux.
3) Le pouvoir des électeurs sur leurs élus
Aujourd'hui le référendum (à
l'initiative du président de la République) est un des seuls
moyens qu'offre la Constitution française aux élus pour consulter
la population. Il n'est utilisé que très rarement, trois fois
depuis 1969 (modification du Parlement en 1969, ratification des accords sur
la Nouvelle Calédonie et ratification de l'adhésion de la France
au traité de Maastricht). Il n'existe pas de référendum
d'initiative populaire en France, ce qui empêche l'expression directe
de la volonté politique populaire.
Propositions
Pour tous les
projets de lois concernant les nécessités premières de
la population, un référendum ou plébiscite doit être
mis en place
Suppression de tous les cumuls de mandat.
3– Synthèse
Il n'existe
dans la législation française aucune forme de démocratie
directe. Tout est contrôlé par les multiples assemblées
dirigeant notre pays telles que la Chambre des députés, la Chambre
du Sénat ou les différents conseils régionaux, généraux
ou communaux. Chacune d'entre elles, élue "démocratiquement",
trône en maître pour ce qui est de sa fonction (qu'elle soit législative
ou exécutive), sans que les personnes qui les ont menées au
"pouvoir" ne puissent, après l'élection, intervenir
ou simplement donner leur avis.
Cela est vrai à tous les niveaux, qu'ils soient national, régional
ou communal.
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